Cette photo illustre un épisode moins connu de la Libération : les combats de Neuilly. Y est découvert une unité de commandement allemand le 25 août. Deux pelotons du Régiment Blindé de Fusiliers Marin (RBFM) de la 2e DB attaquent l’occupant par le Sud, tandis qu’un peloton du 1er Régiment de Marche de Spahis Marocain (RMSM) attaque par le Nord. Ces spahis - issus de la cavalerie - descendent l’avenue de Madrid dans un obusier M8, dit « lance-patates » du fait de son canon court, baptisé Breiz Atao qui veut dire Bretagne Libre. La 2e DB compte alors 1 500 Marocains sur un effectif total de 15 000 hommes.
Analyse par Laurent Fournier, auteur de La 2e DB dans la libération de Paris et sa région, Ed. Histoire et Collections 2009
Alors que l’on pense voir l’entrée le 25 août des libérateurs dans Paris, l’analyse de photos d’archives révèle que le Halftrack Tabarka ici quitte la capitale ! Guidé par erreur à la porte de Châtillon, le sous-groupement Minjonnet est malgré lui le premier à entrer dans Paris le 25. Il longe le boulevard Brune jusqu’à la Porte de Versailles avant de rebrousser chemin, pour rejoindre les forces du colonel Langlade au pont de Sèvres et mener à bien l’attaque du Majestic. Cette étonnante découverte permet de comprendre le ballet complexe des colonnes de la 2e DB dans Paris.
Analyse par Alain Eymard, auteur de "La 2e DB dans la libération de Paris et sa région", Ed. Histoire et Collections 2009
Cette épitaphe d’un Parisien anonyme rend hommage aux morts du char Quimper de la 2e DB détruit par un lance-grenade allemand quai d’Orsay le 25 août. J’ai pourtant retrouvé la trace de l’un de ses servants : Louis Perino, qui atteste que l’équipage entier a survécu. En revanche, cet affrontement a été coûteux pour la DB : Claude Cazebielle, Marcel Federicci, Albert Genna, Jean Le Guino, Armand Pinson, ou encore le jeune lieutenant Jean-Marie Bureau, ont été tués. Reste à honorer leur mémoire.
Analyse par Charles Pégulu de Rovin, Ancien combattant de la 2e DB et conseiller historique du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin
Pour empêcher la progression ennemie on construit des barricades dans la capitale. Ici rue du Renard (3e) , le barrage est perfectionné. Des sacs de sable forment un premier obstacle que renforcent des sommiers et des portes arrachées.
Analyse par Dominique Veillon, directeur de recherche honoraire au CNRS et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Ainsi appelés par les insurgés, ce sont des Miliciens au service de l’ennemi et des Allemands, qui entretiennent la psychose du 18 au 26 août par des tirs sporadiques. La menace est bien réelle puisque les sapeurs-pompiers du groupe de résistance « Sécurité parisienne » font le guet en armes sur les toits.
Analyse par Christine Levisse-Touzé, Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Le 19 août, à la suite d’un assaut allemand sur la préfecture de Police occupée par ses 3 000 policiers FFI et à cause du manque d’armes, une trêve est demandée à l’ennemi par le consul de Suède. Divisant les chefs de la Résistance, elle est rompue le 21 août pour sauver l’unité et relancer la mobilisation des Parisiens.
Analyse de l’événement par Christine Levisse-Touzé Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
La « Nueve » désigne la 9e compagnie du régiment de marche du Tchad du capitaine Dronne, Français libre. Elle compte 160 hommes, en majorité des Espagnols antifranquistes. Le 24 août, le détachement dont les halftracks Guadalajara, Brunete, etc. aux noms évocateurs des batailles de la guerre d’Espagne, parvient à l’Hôtel de Ville, annonçant l’arrivée imminente de la division Leclerc.
Analyse par Christine Levisse-Touzé Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Ainsi appelées en mémoire de l’aide du général Rochambeau et de Lafayette lors de la guerre d’indépendance américaine, ces femmes se sont engagées à l’appel de l’Américaine Florence Conrad. Ambulancières de la 2e DB, elles relèvent les blessés sous le feu de l’ennemi et les conduisent vers les antennes médicales.
Analyse par Christine Levisse-Touzé Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Image insolite de la Libération. Une jeune femme portant une blouse taillée dans un drapeau américain serre la main d’un soldat US au-delà d’un cheval de frise. Les deux personnages sont les icônes d’une scène de l’été 1944, le combattant et sa tenue caractéristique, la fille, sa coiffure et ses chaussures à peine visibles.
Analyse par Dominique Veillon, directeur de recherche honoraire au CNRS et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Le 21 août, ordre est donné de construire les barricades pour protéger le cœur de la Cité et les hommes du « maquis Saint-Séverin » sont recrutés. Le Quartier latin se couvre de barrages. Mais les Allemands réagissent violemment du boulevard Saint-Michel à la place Maubert, faisant de nombreuses victimes.
Analyse de l’événement par Christine Levisse-Touzé, Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
L’arrivée le 24 août au soir, de la colonne du capitaine Dronne, puis de la 2e Division Blindée et de la 4e division américaine sont salvatrices. Cette dernière, entrée par la Porte d’Italie, nettoie la rue Monge et gagne les quais de Notre-Dame.
Analyse de l’événement par Christine Levisse-Touzé, Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
L’Hôtel de Ville est occupé le 20 août par un groupe de policiers conduits par Armand Fournet, Léo Hamon du CPL, Roger Stéphane journaliste, membre de Combat, et Pierre Alekan de mouvement de Ceux de la Résistance et des jeunes des Equipes nationales. Au nom du gouvernement provisoire, ils accueillent, dans l’après-midi, le préfet de la Seine, Marcel Flouret. Malgré le peu de moyens, la défense est assurée.
Analyse par Christine Levisse-Touzé Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Le 25 août 1944, les Allemands retranchés dans le central téléphonique miné de la rue des Archives, sont attaqués par les soldats de la 2e DB sous la conduite du capitaine Dronne, appelé à l’aide par les FFI. L’accrochage est sévère occasionnant la perte de l’adjudant Caron. Les techniciens du laboratoire central de la Préfecture de police, parviennent à déminer le lieu important pour le contrôle des lignes à grande distance.
Analyse de l’événement par Christine Levisse-Touzé, Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Alors que des services administratifs allemands quittent Paris, les hôtels Crillon et Meurice, siège de la Kriegsmarine et PC du général von Choltitz, commandant du Gross Paris, tiennent, entourés de solides défenses avec chevaux de frise et barrages. Le 25 août, le colonel Billotte, officier de Leclerc ordonne l’attaque du Meurice, von Choltitz refusant de se rendre. L’assaut est donné par les fantassins du régiment de marche du Tchad (RMT) de la 2e DB, tandis que les chars de la division Leclerc agissent de la place de la Concorde en direction des Tuileries.
Analyse de l’événement par Christine Levisse-Touzé, Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Le Sénat est fortement défendu par les Allemands : 13 chars, 600 hommes (une compagnie de police et des SS). Le commandant Putz, avec son sous-groupement formé de deux compagnies du 501e régiment de chasseurs de char (capitaine de Witasse et lieutenant Nanterre), d’une compagnie du régiment de marche du Tchad (capitaine Sarrazac) et du 3e escadron de tanks destroyers du régiment blindé des fusiliers marins attaque le palais du Luxembourg. L’escadron de protection du général Leclerc, aux ordres du capitaine de Boissieu, fait intervenir ses chars boulevard Saint-Michel, à la hauteur de la Sorbonne. Les FFI du colonel Fabien apportent leur aide à la 2e DB. La bataille ne prend fin qu’à 18 h 30 et après de longs palabres avec le colonel allemand pour que les officiers SS acceptent de se rendre.
Analyse de l’événement par Christine Levisse-Touzé Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
Dans l’après-midi du 19 août, le PC du colonel Rol-Tanguy, chef des FFI d’Île-de-France, est installé dans le bâtiment des services des Eaux au 9 rue Schoelcher, puis le lendemain dans les souterrains d’un abri construit en 1938 pour y accueillir ce service dans la perspective de la guerre. Doté d’un réseau téléphonique indépendant, c’est un lieu sûr. C’est de là que Rol commande l’insurrection assisté de sa femme, agent de liaison et dactylo, de son état-major et de Kriegel-Valrimont pour le Comité d’action militaire du CNR.
Analyse par Christine Levisse-Touzé Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
A la porte d’Orléans, le monument actuel du maréchal Leclerc de Hauteclocque résulte du réaménagement en 1997 par l’architecte Sylvain Dubuisson : la sculpture du Mémorial originel de Raymond Martin a été placée sur un piédestal habillé de plaques de bronze patinées sur lesquelles sont gravés les noms des 1800 soldats sous les ordres du général Leclerc morts pour la France. Ce lieu historique fort rappelle l’entrée du chef de la 2e DB par la porte d’Orléans le 25 août 1944 pour libérer Paris, l’avenue est rebaptisée « avenue du Général-Leclerc » le 18 juin 1949 moins de deux ans après sa mort accidentelle. Depuis le 25 août 1969, il est un lieu de recueil et d’hommages des Anciens de la 2e DB à leur chef les 8 mai et 25 août.
Analyse du monument par Christine Levisse-Touzé, Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »
La 5e colonne de la façade a été détruite par un tir d’un Sherman de la 2e Division Blindée à la suite d’une méprise, le servant du char ayant pris au premier degré « attention à la 5e colonne », alors que la mise en garde portait sur des tireurs isolés, le terme étant utilisé pour les agents secrets allemands.
Analyse par Christine Levisse-Touzé, Conservateur général, historienne, directrice du Musée du général Leclerc et de la Libération de Paris et du Musée Jean Moulin et commissaire de l’exposition « Août 1944. Le combat pour la Liberté »