Hier c’était le 18 juin. Comme c’était dimanche, les patriotes de l’usine se sont réunis. Aujourd’hui ils m’ont encore demandé de les rejoindre. Ils ne comprennent pas ! Je ne peux pas. C’est trop dangereux. Et puis j’ai pas le temps. Papa n’est plus là et ce n’est pas avec ce que je gagne que je peux acheter assez à manger pour tous mes frères et sœurs. Après l’usine faut que je fasse des petits boulots. Vivement la fin de cette foutue guerre.
- Vue générale des usines Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). 1931. © Jacques Boyer / Roger-Viollet